au service de l\'élève

construire des grilles et des critères d'éva

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Secteur français
Construire des grilles et des critères d'évaluation
Utiliser des critères et des indicateurs
On doit se référer à des critères pour évaluer : il n’y a pas d’évaluation possible sans
comparaison à des normes définies qui doivent être connues de l’utilisateur.
Les critères sont les qualités attendues de la production.
Pour être opérationnels, les critères devraient s’accompagner d’indices concrets
observables : les indicateurs.
S’ils gagnent à être présents en nombre relativement restreint, les critères et les indicateurs
devraient également être mutuellement exclusifs afin de ne pas prendre en compte plusieurs
fois la même caractéristique du travail sous des rubriques différentes.
Créer des grilles particulières à partir de modèles généraux
On trouvera ci-après deux modèles généraux propres à générer des grilles particulières
d’évaluation de divers genres d’écrits ou de communications orales.
Ces deux modèles offrent l’avantage de présenter un nombre restreint et récurrent de
critères valables pour l’ensemble des productions écrites ou orales :
- critère(s) relevant du genre d’écrit ou d’oral à produire : toute communication s’inscrit
dans un genre particulier (nouvelle, lettre de demande argumentée, compte rendu
critique, exposé, discussion…) possédant diverses caractéristiques1 à respecter. Ce
respect des caractéristiques facilite la communication avec le destinataire
(conventions communes partagées) et aide l’émetteur à construire sa communication
(canevas préétabli). Les caractéristiques du genre particulier choisi seront définies
par des indicateurs.
- Critère(s) relevant de l’intention de communication2 envers le destinataire : informer,
convaincre, enjoindre, distraire… Les moyens mis en oeuvre par l’émetteur pour
«agir» sur le destinataire conformément à l’intention recherchée détermineront, pour
une bonne part, l’efficacité ou non de la communication. Chaque intention sera
définie par des indicateurs.
- Critères relevant du canal de communication (écrit ou oral) utilisé : pour aboutir toute
communication doit s’organiser en un tout cohérent (cohérence textuelle facilitant la
compréhension du destinataire), respecter des normes linguistiques et être lisible ou
recevable. Ces dimensions seront définies par les indicateurs en fonction du canal.
La récurrence des catégories de critères3 présente l’avantage d’une certaine uniformisation
des grilles : un gain d’efficacité et de cohérence pour l’enseignant et l’élève.
Différentes catégories d’indicateurs potentiels sont proposés en regard des critères. Les
indicateurs sont à concrétiser selon les tâches et les situations d’écriture et en fonction des
apprentissages effectués avec les élèves.
Faut-il accompagner les grilles de niveaux de maitrise ?
En situation d’évaluation à valeur certificative, la définition de niveaux de maitrise qu’on peut
chiffrer et pondérer permet d’objectiver encore mieux l’évaluation.
Ce travail soulève aussi des difficultés et des questions :
1 Ces caractéristiques sont variables notamment selon le degré de formalisation du genre : un exposé obéit à
davantage de conventions qu’une simple conversation.
2 Certains genres pourront combiner plusieurs intentions. Le compte rendu critique de lecture vise à la fois à
informer le destinataire du contenu du texte lu et à le convaincre d’adhérer à l’appréciation donnée par le
rédacteur sur le texte lu.
3 Tout classement est en partie arbitraire et aléatoire. Il n’est pas toujours aisé de classer tel critère ou tel
indicateur de manière univoque dans telle catégorie.
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Secteur français
􀂃 Comment concilier la lourdeur d’un tel dispositif avec le nombre élevé d’élèves ? Faut-il
s’astreindre à corriger ainsi toutes les copies ou réserver un tel système aux cas douteux
où l’enseignant hésite ?
􀂃 Comment éviter la perte de sens et de jugement global liés au morcèlement (découpage
en rondelles du texte, chaque rondelle valant x points que l’on se contenterait
d’additionner) ?
􀂃 Comment éviter de renforcer la marchandisation, voire le marchandage, des
apprentissages chez des élèves déjà fort préoccupés par le comptage des points ?
􀂃 Comment déterminer objectivement et de manière équitable des seuils de réussite ?
Il est sans doute vain d’espérer gommer un jour la part d’arbitraire et de subjectivité
inhérente à l’évaluation. On peut toutefois la minimiser en construisant ses outils
d’évaluations avec ses pairs ou en comparaison avec des exemples extérieurs (outils
d’évaluation interréseaux…).
Les grilles : un outil pour la différenciation ?
Les grilles d’autoévaluation
Elles peuvent être facilement différenciées pour peu que chaque élève précise, selon ses
besoins et en accord avec le professeur, un nombre limité de points sur lesquels il s’engage
à porter prioritairement son attention.
Les grilles d’évaluation
On pourrait hiérarchiser les indicateurs proposés dans les grilles en distinguant deux
niveaux4 :
􀂃 les indicateurs minimaux ou prioritaires intervenant dans le jugement de réussite ou
d’échec
􀂃 les indicateurs de perfectionnement ou secondaires n’intervenant pas dans le jugement
de réussite ou d’échec mais permettant de graduer le degré de réussite.
Cette distinction permet de prendre en compte le caractère évolutif de l’apprentissage. On
peut imaginer que tel indicateur sera considéré comme secondaire au début de
l’apprentissage pour devenir ensuite prioritaire au terme du parcours. Des adaptations aux
rythmes d’apprentissage des élèves sont également possibles. Pour tel élève, tel indicateur
sera encore secondaire alors que pour tel autre il sera déjà prioritaire
Documents à consulter
􀃠 Comment utiliser à bon escient les grilles d’évaluation ?
􀃠 Modèle pour l’évaluation de la communication écrite
􀃠 Modèle pour l’évaluation de la communication orale
􀃠 Grille d’(auto)évaluation du compte rendu critique (écrit) de lecture
􀃠 Grille d’(auto)évaluation du compte rendu critique (oral) de lecture
4 Il conviendrait alors de respecter un équilibre entre les critères/indicateurs minimaux et les critères/indicateurs
de perfectionnement. Cet équilibre peut se réaliser par le nombre (3/4 de minimaux - ¼ de perfectionnement) ou
par la valeur numérique attribuée (75 % du total aux minimaux - 25 % aux secondaires).



15/07/2010

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